Éduquer au XXIe siècle

Héloïse Lhérété

Sciences Humaines N° 263 - Octobre 2014

Comment éduquer les enfants ? Hier encore, chacun avait sa réponse. Deux camps s’affrontaient, pédagogues contre républicains, luttant chacun pour imposer sa méthode. D’un côté, l’enfant au centre, son intelligence, sa curiosité naturelle, son épanouissement ; de l’autre, l’autorité du maître, la discipline, l’effort, le mérite.

Il a suffi d’une décennie pour que les certitudes s’affaissent. Il a suffi, surtout, d’un séisme nommé Pisa. Édition après édition, tel le cruel miroir de Blanche-Neige, ce classement international des systèmes scolaires nous rappelle qu’il y a meilleur que nous. La France est en milieu de tableau, et le milieu n’est jamais loin – du moins étymologiquement – de la médiocrité.

Notre modèle républicain serait-il donc mauvais ? Disons plutôt, comme François Dubet, qu’il arrive peut-être au terme de son histoire. Depuis Jules Ferry, tout a changé : l’enfant, sommé dès le berceau d’être autonome, critique et connecté ; la société, simultanément mondialisée et individualiste ; l’école, autrefois sanctuaire, aujourd’hui poreuse aux problèmes sociaux.

L’heure est à l’humilité. Elle oblige à admettre, comme Marcel Gauchet, que « nous n’avons pas trouvé la bonne école ». Mais rien n’empêche de chercher. Avec ce dossier, nous dessinons des pistes. Les modèles qui marchent à l’étranger, mais aussi leurs limites. Les promesses tenues par Internet. Les innovations concrètes qui se déroulent au sein des établissements, à l’ombre des grands principes. Les idées à exhumer, celles à inventer, pour penser ensemble l’éducation de demain.

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    Mon prochain essai pourrait s'appeler : Maternelle mais pas trop Pour que nos enfants puissent apprendre à l'école

    Nous en sommes arrivés à un point où nous ne pouvons plus éviter le débat et où il nous faut peut-être écouter ce que nous n’avons pas envie d'entendre. Sur la question de l’éducation des enfants, la question est simple : comment une vision du monde, au départ progressiste, contribue-t-elle à fabriquer de véritables petits dieux incapables d’apprendre et de vivre en société ? Comment, alors que nous nous gargarisons de « vivre ensemble », sommes nous arrivés à avoir autant d’enfants ne sachant plus vivre en société ?

    Depuis plus de quarante ans, de vastes réformes sont régulièrement mises en œuvre à la maternelle, en primaire, au collège ou au lycée. Il est toujours possible d’en contester certains aspects, mais elles ont cependant amélioré considérablement l’école et devraient permettre aux élèves de s’y trouver de mieux en mieux. Hors il n’en est rien et ces derniers sont au contraire de moins en moins motivés pour apprendre.
    Le problème est-il alors à l’école ou chez les élèves ?
    S’il n’est pas question de nier la nécessité d’améliorer encore l’école, le problème de l’instruction n’est-il pas avant tout celui de l’éducation des enfants et de la vision du monde de la société dite « moderne » ?


    Dénoncer les dérives de la démocratie n’est pas forcément vouloir l’abattre pour revenir à l’absolutisme et à la dictature, mais, peut être, au contraire, vouloir l’enrichir, la faire progresser quand suivre aveuglément la pensée dominante évite toute réflexion. Accusé celui qui propose une critique de n’être systématiquement qu’un réactionnaire, un macho, un fasciste ou un malade mental est une façon de l’éliminer proprement et de refuser le débat démocratique. Cette attitude est la plus facile et elle rassure alors que, pourtant, quand les conséquences d’un « libertarisme » qui n’a plus rien à voir avec la liberté et d’un égalitarisme qui confond l’égalité en droits avec un droit à l’égalité entrainent autant de problèmes (« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » ), il serait sage de s’interroger. Cela s’avère même urgent quand, la lutte contre le machisme et le fascisme, produit les effets inverses et « fabrique » des « machos » et des « fachos » qui ne respectent plus aucune valeur et aucune limite.
    Jeangabard.com
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